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Projet en cours de soumission

« Que chantent les pins »

Nouvelle étape dans l'écriture

     « Extrêmement solitaire et peu encline à accepter le rôle que la société veut lui assigner, Aubépine a sacrifié la possibilité d’une vie stable pour se donner cœur et âme à la photographie. La nature qu’elle se plait à parcourir lui offre la liberté et les ressources dont elle a besoin.

     La forêt qui l’accueille si souvent revêt pourtant ses mystères. Aube plonge alors dans ses secrets lorsqu’elle découvre un crâne de cervidé accompagné de l’ombre d’un intrigant vampire dans les ruines d’un château.

 

      Cela fait deux ans que la sœur d’Éléonore a disparu et elle ne parvient toujours pas à accepter sa perte. Des songes envahissent ses nuits, tout autant d’échos à cette tragédie qui la hante depuis lors. Elle cherche en Sylvain, son compagnon, le soutien nécessaire pour garder la tête haute, incapable de se résoudre à considérer sa sœur comme décédée.

     Alors que ses rêves la mènent curieusement à rencontrer l’une des anciennes étudiantes de Sylvain, Éléonore pourrait bien trouver la voie guidant ses pas jusqu’à sa sœur envolée. »

Que chantent les pins, résumé (projet en cours), Éloïse Berrodier ©

Il y a le premier roman, avec un fond thérapeutique, qui voit plusieurs versions et des années de construction avant d'arriver à quelconque achèvement. Et puis il y a celui qui s'écrit d'un seul coup, comme une évidence, qui permet de laisser partir hors de soi une histoire, des bouts de vécu, et laisse s'échapper des personnages aussi importants que fondateurs, mais le plus vite possible.

Que chantent les pins est un roman novateur pour moi. Toujours imprégné de ma substance bien personnelle, de vécu, de douleurs à laisser sortir, ça a été une expérience d'écriture intense mais rapide. Tout comme mon premier roman, il recèle de sujets extrêmement importants à mes yeux, dont je veux parler et que je souhaite défendre, mais baigne également dans tout un univers auquel je tiens comme jamais. Ce texte est certainement celui qui me fait basculer doucement vers une écriture plus rapprochée du Nature writing. La Forêt extrêmement présente, la Nature quasiment assimilée à un personnage ; un environnement fort.

Et en parallèle, des humains qui se débattent comme ils peuvent contre la vie. Ceux qui s'y mêlent et ceux qui s'en trouvent rejetés. J'ai souhaité évoquer beaucoup de sujets. De la perte d'un proche à la manière dont on évolue avec, de l'acceptation sociale d'une différence, que ce soit la couleur de peau ou l'orientation sexuelle, au simple fait d'être plus solitaire qu'un autre. De l'amour et son importance, de l'amitié et de l'isolement. De la passion pour la nature à l'obsession pour l'art...

Un roman qui condense des thèmes extrêmement importants et des questions vitales.

Un extrait pour la route ?

« Après plusieurs jours de pluie, le soleil était revenu. Elle en profita pour enfiler ses grosses chaussures de randonnée et sa parka, tout prétexte était bon pour quitter l’espace trop exigu de sa chambre. Elle s’enfuit de l’appartement désert et se retrouva au milieu des champs attenants au village. Bientôt, elle rejoignait la forêt. Les feuilles s’amassaient au sol en tas épais et rouquins, humides suite aux journées pluvieuses. Aube traînait les pieds à l’intérieur, grimpait le long du chemin en laissant ses yeux se perdre dans la masse confuse des arbres qu’elle longeait. Les oiseaux s’égosillaient haut dans les cimes et la jeune femme tendit l’oreille, captant des réponses venant de l’autre côté des bois. Elle n’avait jamais essayé d’apprendre à reconnaître leur chant. Elle aurait pu. Elle prétendait aimer la forêt, y trouver son refuge le plus sûr, mais elle ne connaissait rien de ses subtilités. Ni de la végétation ni de sa faune. Elle se laissait bercer par les couleurs et les formes, se perdait en longues contemplations de détails insignifiants, mais elle ne savait rien.

Elle continua sa marche silencieuse jusqu’à se trouver à une intersection ; son choix changeait drastiquement la longueur de son parcours. Elle prenait souvent le circuit le plus court, savait qu’elle perdait du temps en chemin à s’égarer de multiples manières, que ce soit auprès de quelques animaux aperçus, arbustes étranges ou parce qu’elle décidait de quitter les traces fiables pour s’enfoncer dans les bois et explorer aveuglément. Mais cette fois, elle choisit l’option la plus longue. Elle se promit de ne pas s’attarder inutilement, et elle entendit Calhoun rire en douce.

Le chemin faisait une boucle avec le village voisin du sien, mais seulement après avoir fait de longs détours dans la forêt pour permettre d’atteindre le point culminant – où elle se trouvait. Une petite pancarte en bois défraichi était plantée devant elle et indiquait :

 

Point culminant du château

557 mètres

 

Elle l’observa un instant et tourna sur elle-même. La forêt s’étendait sans discontinuer. Pas de point de vue, pas d’autres indications que celle qu’elle venait de consulter. Mais… le château ? Elle se souvint de quelques mots, parfois, prononcés auprès d’elle, sur l’ancien château du coin, mais elle ne l’avait jamais vu, ignorait où il se situait.

— Sûrement pas loin, murmura-t-elle pour elle-même.

Et elle s’engagea complètement au hasard, au travers des bois, s’éloignant de l’allée.

— Tu n’iras pas te perdre…

Elle se tourna vers Calhoun et lui jeta un regard furtif.

— Si je me perds, tu m’aideras à retrouver le chemin.

— C’est ça, autant demander au dahu.

Elle lâcha un rire.

— Tu le chasses pour moi ?

Il leva un sourcil en songeant que ceux qu’on envoyait à la chasse au dahu étaient en général des personnes relativement naïves.

— Je ne suis pas…

Le jeune homme arbora un air vexé.

— J’espère au moins que t’as apporté une boussole, grogna-t-il.

— Ce que t’es susceptible, se moqua Aube.

Le bruissement léger du vent répondit à ses paroles alors qu’elle s’enfonçait plus profondément dans les bois.

Elle fit demi-tour plusieurs fois et entreprit différents chemins qu’elle tâchait de tracer mentalement pour éviter de s’égarer et y parvenait étonnement bien, quand elle finit par déboucher sur un semblant de passage. Envahi aux travers des ans par la végétation, on distinguait malgré tout la trace d’un chemin qui avait jadis été dégagé. Aube poursuivit sa route, curieuse, n’ayant cure des ronces qui parvenaient à traverser son jean et écorcher ses jambes. Les arbres finirent par s’écarter légèrement, petit à petit, et laisser apparaître un terrain éclairci où les arbres ne s’étaient pas encore réinstallés dans leur royaume. Le château était là. Plusieurs murs étaient encore levés, une tour apparente à moitié détruite, la végétation reprenant doucement sa place dans l’interstice des pierres. Aube sourit. Le soleil déclinait doucement mais elle n’y prenait pas garde. Elle s’approcha du vieux bâtiment et en fit le tour, admirative. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit finalement si bien conservé pour être perdu dans la forêt. Elle passa sous un porche, prit garde aux voutes et pénétra à l’intérieur. Il y avait encore un plafond, tout était sombre. Si ça n’avait été un jour ensoleillé, elle n’aurait rien pu distinguer. »

 

Que chantent les pins, Éloïse Berrodier ©

Pour l'instant, je tente l'aventure via les maisons d'édition, je suis en phase de soumission. Croisons fort les doigts...

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