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QUAND S'ABAT LA NUIT

Financement d'un recueil de novellas aux dents pointues

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Du 22 septembre 2020

Au 06 novembre 2020

 

2089€ récoltés sur un objectif de 1000€

208% atteints

Au printemps 2019, j'ai commencé à écrire quelques lignes sur un coup de tête. C'était un passage court, un paragraphe isolé, sans contexte préalable, sans savoir où il mènerait. C'étaient des mots pour vider mon esprit de cette scène qui sortait de nulle part, et sûrement pas avec la moindre ambition derrière. Pourtant, si je ne l'avais pas prévue, la suite est venue malgré tout.

Six mois d'écriture, environ, pour produire ces quatre textes, dont un qui a vu une complète réécriture. Six mois passés auprès de ces personnages auxquels je ne comptais rien donner, et qui, finalement, ont l'opportunité d'être les tous premiers de toutes mes créations à se confronter au public. Plus j'écrivais, et plus j'avais envie de faire quelque chose d'eux. Plus je progressais, et plus j'envisageais la publication.

     « Le liquide était chaud et visqueux. Il ruissela le long de sa clavicule, et juste avant d’atteindre sa poitrine, une langue froide récupéra le filet de sang en un tracé humide. Elle frissonna. La bouche glacée joignit à nouveau la plaie et y exerça une pression régulière, agréable. Elle prit une longue inspiration et ferma les yeux.

     Elle se sentait faible, il allait trop loin, aspirait trop de sa vie. Pourtant elle ne dit rien et attendit, un bras suspendu à son épaule. Elle avait confiance en lui, il savait ce qu’il faisait, détectait immanquablement les signes.

     Il s’arrêta.

     Le soulagement envahit la jeune femme sans qu’elle n’en laisse rien paraître. Il lécha l’entaille qu’il avait faite sur son cou et joignit leurs lèvres. D’un léger mouvement, il se décala et l’entraîna vers le lit, les mains accrochées à ses hanches, avant de l’allonger sous lui.

     Fatiguée, délestée d’énergie, elle se laissa faire quand il commença à dénouer le corset qui surmontait son jupon. Elle ferma les yeux et prit une longue inspiration alors qu’il la libérait de sa prison de tissus. Il glissa ses doigts le long de son buste, l’embrassa, picora sa peau du bout des lèvres, fit couler son visage sur elle avec envie.

     Mais elle ne parvenait pas à l’accompagner, elle n’avait pas assez de force, n’était pas même capable de savoir si elle le voulait ou non. Elle ouvrit les paupières et gémit d’inconfort quand ses bras refusèrent de s’exécuter alors qu’elle souhaitait l’enlacer. Il délaissa la jambe qu’il était en train de caresser et se redressa sur elle, la fixa un moment, percevant le vide qu’il avait laissé dans ses veines à travers ses pupilles. Il l’embrassa à nouveau, plus doucement, plus longuement – sa manière de lui dire bonsoir –, puis il tira le drap sur son corps en partie dénudé et se leva, aussi fluide qu’une ombre. Il quitta la chambre sans un bruit. »

Brûlée par le souffle nocturne, « Quand s'abat la nuit », Éloïse Berrodier, 2020 ©

Les quatre novellas ont été écrites dans une continuité, mais avec une chronologie atypique. La première démarre dans les années 2010, dans une situation déjà établie et précise ; l'action est lancée. Pour finalement revenir aux origines dans le second texte, dans les années 1880. Un moyen d'explorer les personnages de manière différente d'une évolution linéaire : partir d'un point final pour ensuite retracer tout ce qui fait qu'une personne puisse changer fondamentalement, et guider le lecteur vers une compréhension intrinsèque.

De nombreux sujets parcourent les lignes de ces novellas. Deux personnages principaux masculins pour, finalement, très souvent évoquer la situation de la femme. L'identité de vampire pour parler de violence et de pouvoir. La notion de transformation pour évoquer l'adaptation. Des personnages variés pour souligner l'importance de l'amour et de l'amitié, mais également soulever les sujets de la différence, de l'identité, de l'épanouissement et au contraire, du mal-être, des faux-semblants et de la générosité, de l'acceptation de soi et acceptation de l'autre... et puis, essentiellement, la force de la solidarité dont tous ces personnages font preuve ; parce que l'élément principal de l'entièreté de cette histoire, c'est qu'ils traversent les époques ensemble.

Première novella : Brûlée par le souffle nocturne

Une jeune femme vit dans un manoir, entourée de vampires. Cela fait des années qu'elle permet à l'un d'entre eux de se nourrir. Elle ne s'y oppose pas, y a même pris goût, mais ce n'est pas pour autant qu'elle cohabite aisément avec eux. Au sein de tensions inévitables et constantes, prise entre des actes de violence inouïe et impardonnables, puis des démonstrations d'amour profond et de loyauté à toute épreuve, la question reste toujours la même : quelle place occupe-t-elle et que vaut-elle vraiment, en tant qu'humaine perdue dans un clans d'immortels ?

Deuxième novella : Chuchoter à l'oreille de la lune

Dans les années 1880, Arev et Yeraz sont les plus riches bourgeois de la ville. Jumeaux, ils vivent pourtant séparés, le premier reclus au manoir qui leur appartient, le second, poète plein de vivacité, caracole dans la ville sans révéler l'étendue de sa fortune. Mais lorsque Yeraz se met en tête d'enquêter sur une fugitive et de l'aider, c'est vers un destin imprévu et terrible qu'il guide les siens.

Troisième novella : Interlude - le goût fruité de la nuit

Alors que Yeraz poursuit cette femme de l'ombre, Arev fait la connaissance d'une prostituée lors d'une rare sortie nocturne en ville. D'abord indigné par les nombreuses avances de cette femme, il finit par décider de l'aider et finit mêlé malgré lui à des affaires dont il aurait mieux valu rester éloigné.

Quatrième novella : Le sang que crache le soleil

Vampire est le nouveau mot qui les définit. S'ils savent comment ils en sont petit à petit arrivés là, ils ont mis des années à se rendre compte de ce que cela signifie véritablement. Ils sont cinq enfermés dans ce manoir. Cinq à appréhender différemment leur nouveau quotidien bercé d'obscurité. Les plus chanceux se sont adaptés aux nouvelles règles, certains y prennent même plaisir. D'autres, au contraire, sombrent dans la mélancolie et le désespoir. Cela les mènera loin. Trop loin. Bien plus qu'ils n'auraient pu l'imaginer, mais surtout, cela pourrait bien causer leur perte à tous...

Ça a été un travail d'écriture relativement rapide, mais très prenant. Et lorsque la préparation de la campagne Ulule s'est avérée de plus en plus concrète, j'ai décidé de rédiger une dernière histoire, reprenant deux des personnages secondaires pour dessiner leur passé et permettre de les approfondir. Cette histoire a vu le jour sous le titre de Au cœur de la forêt, l'éternité, spin-off de Quand s'abat la nuit, imprimé en livre de poche en nombre limité et inclus dans deux des quatre contreparties qui ont été proposées lors de la campagne. Ni diffusé ni vendu après le mois et demi dévoué au financement participatif.

À la fin de cette période, nous sommes arrivés au résultat annoncé là-haut : 2089€ collectés sur les 1000€ demandés au départ, et surtout, un troisième livre financé et débloqué lors de la campagne ! Ainsi, la parution que j'avais prévue pour le mois de février suivant, Cristal, a été imprimé et offert à chaque participant de la campagne en avant première !

Ça a été une aventure extrêmement riche et prenante, mais avec un résultat bien au-delà de toutes mes attentes ; un début dans le monde de l'auto-éditions des plus motivants.

Vous pouvez retrouver le recueil Quand s'abat la nuit en vente sur le site Lulu.com (ou auprès de moi dans la limite de mes stocks), il en est de même pour Cristal depuis le 18 février 2021 !

Surtout : Merci à tous les participants de la campagne !

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